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Gaz de schiste : avenir ou chimère ?

Par le 16 Déc - Chauffage

Très controversée, l’exploitation du gaz de schiste commencerait déjà à atteindre ses limites en Amérique du Nord. En plus des dires des écologistes sur les conséquences néfastes de cette exploitation sur l’environnement, les méthodes d’extraction non conventionnelles de ce gaz auraient des coûts bien supérieurs à ce qu’ils rapportent.

Rappel sur le gaz de schiste

Le gaz de schiste est présent à faible densité dans certaines roches qu’il faut fracturer pour libérer le gaz. L’appellation « gaz de schiste » comprend aussi le gaz de charbon et les « tight gas ». Ces derniers sont très difficiles d’accès car constitués de roches poreuses et peu perméables. L’unique technologie permettant l’extraction de ces gaz est donc la fracturation hydraulique. Interdite en France depuis 2011, c’est cette méthode qui est décriée car elle a recourt à de considérables quantités d’eau, de l’ordre de 10.000 à 15.000m3 par puits d’exploitation (soit l’équivalent de 4 piscines olympiques). On craint par ailleurs une pollution des nappes phréatiques et rivières voisines des puits, ainsi que l’impact sur les paysages.

Le gaz de schiste : un pas vers l’indépendance énergétique ?

Aux USA, où l’exploitation du gaz de schiste a déjà été lancée depuis une douzaine d’années, on note un effondrement des prix du gaz (aujourd’hui 3 à 4 fois moins cher qu’en Europe). Bien que les Etats-Unis aient ainsi regagné une compétitivité importante sur le marché du gaz, le pays se retrouve maintenant en surproduction. Par ailleurs cette chute des prix ne compense pas de manière suffisante les coûts très importants liés à l’extraction.

Selon diverses études, la France serait sise sur des réserves en gaz de schiste avoisinant les 5.100 milliards de m3, autrement dit plus de 100 fois la consommation annuelle nationale. Les spécialistes du marché français apportent cependant une note en demi-teinte en annonçant que cette chute des prix n’aurait dans tous les cas pas lieu en France, où seulement 30 à 40% du prix du gaz est assujetti au prix du marché, le reste étant fixé au préalable par des contrats à long terme.

Le chauffage au gaz ayant le vent en poupe depuis quelques années (il se construit aujourd’hui plus de logements neufs équipés en chauffage au gaz qu’en chauffage électrique), une future injection des gaz de schistes dans les flux de gaz européens pourraient avoir des conséquences notables sur le marché français.