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La crise ? Mais quelle crise ?

Par le 24 Sep - Finance

Un épouvantail est un leurre, sans fondement ni consistance, qu’on agite bruyamment afin d’effrayer certaines catégories de nuisibles.

De même, nous entendons régulièrement sur les ondes et nous voyons dans les journaux de sinistres chroniqueurs agiter sans se lasser l’épouvantail de la crise.

Or tous ceux qui déjà une bonne expérience de la vie vous diront que, toute leur vie ou presque, ils ont entendu ce leitmotiv « C’est la crise ! C’est la crise ! C’est la crise !  »

C’est la crise économique, c’est la crise financière, c’est la crise du logement, c’est la crise monétaire, c’est la crise du chômage, et peut-être un jour sera-ce la crise de la crise !!!

Cet état permanent de « crise » est tellement permanent qu’on se demande s’il a encore une signification.

Par définition, le mot « crise » est lié à une notion de paroxysme, de soudaineté et de brusquerie qui est totalement incompatible avec cette « chose » rampante qui s’éternise depuis près d’une quarantaine d’années.

Lorsqu’une crise se prolonge à ce point, ça n’est plus une crise, ça devient une pathologie…

Tient donc ! Mais de quelle nature est cette pathologie qui, finalement, ne nous empêche pas de vivre ni de nous développer et dont nous ne sommes conscients que parce qu’on nous la répète à longueur de journée ?

On nous la répète tellement qu’on en vient même à se demander si nous ne sommes pas tout simplement en plein bourrage de crâne et en pleine propagande…

Dans quel but ?

Cette propagande n’est certainement pas inutile à quelques uns, soyez-en sûr. Elle permet de maintenir sous pression une grosse partie de la population soumise à la peur des lendemains. Poussé par « la crise » la masse travaille, consomme à crédit, offre ses deniers aux banques et à l’Etat, paie ses impôts sans rechigner et, surtout, ne se révolte pas… !

On a toujours dominé les populations par la peur : peur de Dieu, peur du Diable, peur du gendarme, peur des conflits, peur des maladies. L’être humain est un mouton qui se laisse tondre pourvu qu’on lui promette un peu de sécurité.

Et lorsque les vieux démons ne produisent plus suffisamment d’effets, on en crée de nouveaux. Et, depuis près de quarante ans, l’épouvantail « crise » fonctionne à merveille… Alors pourquoi s’en priver ?

Gérard Denamps
La Page Financière