Une brève histoire du travail à domicile : de l’industrie à la vente à domicile.

Par Andy le 13 Juil - Emploi

Le travail à domicile, dans son aspect professionnel, est parfois présenté comme une nouvelle forme de travail rendue possible par le développement conjoint d’Internet et des moyens de transports rapides. En réalité travailler de chez soi était une pratique généralisée dans l’Europe du 18ème siècle et s’est largement poursuivie au 19ème siècle. Il s’agissait avant tout d’une activité complémentaire pour une grande partie des salariés agricoles qui y consacrait jusqu’à 30% de leur temps de travail. Le travail à domicile va même s’intensifier durant la première révolution industrielle en France : vers 1870 par exemple, dans le Puy de Dôme, 22000 ouvriers travaillent de chez eux pour fabriquer des couteaux. C’est le développement du machinisme et des ateliers, permettant une augmentation de la productivité et une baisse des prix, qui a bouleversé cette organisation du travail. Son déclin est très net après la Première Guerre Mondiale. Il ne se maintient alors que dans quelques secteurs d’activité, comme la confection, la lingerie ou le jouet, avec essentiellement des femmes comme main-d’œuvre.

Aujourd’hui le travail à domicile ne concerne quasiment plus d’activité manuelle, à de très rares exceptions. Il se développe en revanche de manière très forte depuis les années 70 dans le secteur tertiaire, et notamment dans la vente directe. En France, cette activité concerne 300.000 personnes et a généré en France 35.000 emplois en 2010 : c’est dire l’importance et le dynamisme de cette nouvelle forme de travail. Les secteurs concernés sont nombreux : marché du bien-être, cosmétique, mode, habitat, gastronomie, énergie, décoration, etc…

Alors même qu’il a fallu plusieurs décennies pour que surviennent les premières règlementations protectrices du travailleur à domicile dans le domaine manufacturier, la France a très rapidement mis en place un statut encadrant l’activité du vendeur à domicile indépendant (VDI). Ce statut lui permet d’exercer à son compte, à temps choisi, sans avoir à créer une entreprise (jusqu’à un certain niveau de revenus) – le libérant ainsi de toutes les contraintes administratives de création d’une société. D’un point de vue social, le VDI dépend du régime général de la Sécurité Sociale et ses droits sont donc les mêmes que ceux d’un salarié. La population exerçant ce métier est très variée car aucun diplôme ni savoir-faire particulier n’est demandé. Du coup ce sont toutes les personnes qui recherchent un complément de revenu ou encore qui souhaitent travailler de manière différente qui sont susceptibles de devenir VDI. La plupart du temps elles débutent cette activité suite à une annonce ou bien après avoir visité un site Internet sur le travail a domicile. C’est dire que l’histoire du travail à domicile est loin d’être terminée et que ce mode de travail préfigure peut-être une nouvelle façon de travailler, plus adaptée à une société qui a besoin de retrouver des liens de proximité.

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